Le numérique comme méthodes et terrains : perspectives féministes

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Hélène Bourdeloie, chercheuse en délégation au CIS, a codirigé avec Audrey Baneyx et Mélanie Lallet, ce numéro de la revue ESSACHESS. Sommaire

Audrey Baneyx, Hélène Bourdeloie, Mélanie Lallet, « Introduction. Le numérique comme méthodes et terrains : perspectives féministes« , ESSACHESS, 17(33), 2024, p. 7-16, doi: 10.21409/JCAZ-C952.

Ce dossier explore comment le numérique, en tant qu’outil, méthode, terrain ou objet de recherche…, transforme les méthodologies des sciences humaines et sociales et remet en question le système du genre. En adoptant une perspective féministe, il s’agit de soutenir que la science et les techniques ne sont pas « pures », que les calculs numériques ne sont pas neutres et que les données massives collectées ne garantissent pas l’objectivité. Partant du principe que la production des connaissances est située, ce dossier interroge les biais de genre qui se manifestent dans la production et l’analyse des données numériques et la façon dont ces biais peuvent être utilisés pour développer une recherche plus réflexive et plus inclusive. Montrant comment le numérique ébranle les frontières du genre, ce dossier examine les défis que posent les données quantitatives au genre. Il explore les façons selon lesquelles la recherche féministe peut enrichir les méthodes numériques, promouvoir des démarches éthiques et critiquer la concentration de pouvoir au sein des plateformes socionumériques. Texte intégral en anglais

Hélène Bourdeloie, Dimitra Laurence Larochelle, « Étudier l’anti-grossophobie sur Instagram. Quand les données trahissent une éthique féministe… », ESSACHESS, 17(33), 2024, p. 17-39, doi: 10.21409/6V0M-MX27.

Selon une perspective féministe et une approche en Science and Technology Studies, cette recherche quali-quantitative sur l’anti-grossophobie et le body positivisme sur Instagram interroge ici la façon dont les « impuretés » (biais, affects, design de la plateforme…) ont pleinement pris part à la démarche d’enquête. Cet article montre que, sensible, cette enquête a posé des défis méthodologiques et éthiques qui ont mis en péril l’éthique du care sur laquelle elle reposait. Elle interroge les sens des données quantitatives et qualitatives qui, labiles et plastiques, sont façonnés par les dispositifs (relationnel ou technique), et constamment réassignés. Lorsque ces données sont révélées et replacées dans leur contexte, elles apparaissent compromettantes à deux égards : elles trahissent l’approche féministe de la recherche, mais aussi les principes féministes qui sont au cœur du mouvement body positiviste. Texte intégral en anglais