Présentation du dossier « Militants et numérique » publié dans la revue Terminal

Cet évènement, initialement prévu le 20 mars 2023, est reporté à une date à définir.

Le CIS co-organise avec l’équipe du projet ResisTIC une présentation publique du dossier paru en texte intégral dans la revue Terminal, no 134-135, en décembre 2022.

Militants face à la « souverainisation » numérique. Réactions et nouvelles mobilisations dans l’ex-bloc socialiste (Russie, Ukraine, Cuba)

Coordonné par Olga Bronnikova, Bella Ostromooukhova, Perrine Poupin et Anna Zaytseva, ce numéro représente l’un des fruits des travaux du projet ANR ResisTIC.

Rendez-vous le 20 mars 2023, de 10h à 12h, en salle 221 du site Pouchet du CNRS, 59-61 rue Pouchet, à Paris 17e.

Résumé

Définie comme le droit absolu d’un État d’exercer son autorité sur un territoire et un peuple, la souveraineté connaît la mise en place, depuis la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux régimes autour d’entités supranationales (Union européenne, organisations internationales) qui modifient les prérogatives des États. Par ailleurs, de nombreux travaux décrivent la montée en puissance ces dernières décennies d’acteurs transnationaux (firmes multinationales, opérateurs financiers, ONG, etc.) qui transforme la compréhension de la souveraineté.

En Russie et dans les pays post-soviétiques, la notion de souveraineté a subi des mutations à la suite du démantèlement de l’URSS. Depuis l’avènement de Vladimir Poutine au pouvoir en Russie, on y assiste à une présidentialisation accrue et à un renforcement du pouvoir central, qualifiés parfois de processus de « souverainisation ».

L’espace numérique, initialement administré en dehors des modèles classiques de régulation nationale, est lui aussi concerné par un mouvement de souverainisation. La Russie, l’Ukraine et le Cuba, loin de représenter l’ensemble de l’ex-bloc socialiste (ce qui n’était pas l’ambition du dossier), ont néanmoins l’avantage de donner à voir trois cas de figure contrastés, quant aux dynamiques de souveraineté numérique. Dans le premier, on constate une accélération de la prise de contrôle étatique sur l’ensemble des communications et des infrastructures de l’Internet domestique, une fermeture vis-à-vis des flux extérieurs, accompagnées de dispositifs punitifs toujours plus puissants. Dans le deuxième, la souverainisation prend corps comme une arme défensive vis-à-vis de l’agresseur voisin, sans revêtir de caractère absolu ni centralisé. Enfin, le troisième cas de figure offre peut-être un exemple unique d’un bricolage, orchestré à la fois par des acteurs privés, des militants ordinaires et des organismes d’État, qui conduit à une réouverture partielle et détournée du cyberespace vers l’extérieur. Dans ce numéro, nous proposons donc de brosser un tableau de la question de la souveraineté numérique dans trois pays de l’ex-bloc socialiste, et notamment d’explorer les façons dont certains militants réagissent aux dynamiques engendrées par cette souverainisation.