Séminaire Participation et citoyenneté numériques

Le groupe de travail Participation et citoyenneté numériques, coordonné par Anne Bellon (Université de technologie de Compiègne), Clément Mabi (Université de technologie de Compiègne) et Stéphanie Wojcik (Université Paris-Est Créteil), organise des séances plénières, ouvertes à tous.

2022/23

16.11.2022 – 14h à 17h
Rendez-vous à l’UTC Paris, 62 Boulevard de Sébastopol à Paris 3e.

Irène Despontin Lefèvre, « Les usages de WhatsApp et TypeForm par #NousToutes : diffusion d’information et encadrement du potentiel expressif militant ». Cette présentation sera discutée par Nelly Quemener (Celsa, Sorbonne Université, GRIPIC).

Dès son lancement au cours de l’été 2018, le collectif #NousToutes se distingue par la « centralité » accordée à sa communication. L’utilisation d’outils numériques s’inscrit dans la continuité des mobilisations féministes contemporaines (Jouët, Pavard et Niemeyer, 2017), et le collectif les utilise notamment pour s’organiser (Granjon, 2001) notamment à travers des boucles WhatsApp et Discord, ainsi que pour communiquer sur ses actions via les réseaux sociaux numériques. Cette centralité l’amène d’ailleurs à construire un discours féministe dicible et audible sur des plateformes numériques cadrant le potentiel expressif (Badouard et al., 2016). Cette perspective est en outre renforcée parce que #NousToutes veille à ce que ses actions soient couvertes par les médias dits traditionnels : il lui importe de pouvoir se constituer en source et faire la Une au moyen d’un discours pouvant être repris médiatiquement (Champagne, 1990).

En interne, les outils de communication permettent à ses fondatrices et membres de la structure nationale, particulièrement dotées en ressources communicationnelles, d’organiser la participation de l’ensemble des militantes. Reposant sur des outils numériques stratégiquement accessibles au plus grand nombre, elles modifient leurs usages initiaux pour répondre aux problématiques rencontrées : en plus de faciliter l’encadrement de la participation du plus grand nombre, ces outils sont également utilisés comme dispositifs de validation des décisions élaborées par un noyau restreint de militantes. Il reste néanmoins possible d’observer à la marge une appropriation de ces outils par des membres actives du collectif.

Fruit d’une enquête (n)ethnographique réalisée entre 2018 et 2021, cette présentation sera articulée autour de trois axes. En premier lieu, il s’agira de revenir brièvement sur les profils socioprofessionnels des membres de #NousToutes, ainsi que sur les différents régimes d’engagement en son sein. Il conviendra ensuite d’interroger la manière dont les membres de la structure nationale ont détourné les outils conversationnels en canaux de diffusion unilatéraux, leur permettant de coordonner le collectif. Enfin, une dernière partie sera portée sur la manière dont #NousToutes élabore différents dispositifs de participation en vue de limiter le potentiel expressif de ses membres sur la production de discours publics notamment.

15.2.2023 – 14h à 17h
Rendez-vous à l’UTC Paris, 62 Boulevard de Sébastopol à Paris 3e ou en visioconférence.

Nathalie Paton est sociologue, rattachée au CEMS. Sur la base des méthodes des humanités numériques et de l’ethnographie en ligne surtout, elle analyse les modalités de la formation des collectifs, le sens et la nature des sociabilités numériques, les ressources à l’autonomie subjective pourvue par le web 2.0 ainsi qu’à l’hybridation des arènes publiques.

Dans le cadre de ce séminaire, elle revient sur son ouvrage School shooting. La violence à l’ère de YouTube (Paris, Éditions de la maison des sciences de l’homme, 2015). Son intervention sera discutée par Anne Bellon (UTC/COSTECH).

14.6.2023 – 14h à 17h
Marine Al Dahdah pour son enquête sur le trolling sur twitter avec l’exemple du mouvement #metoo en Inde.

2021/22

26.11.2021 – 14h à 17h
Julien Boyadjan (Sciences Po Lille), “Les usages politiques et informationnels des médias sociaux au sein de la jeunesse étudiante”. La présentation a été discutée par Tom Chevalier (CNRS/Arenes).
Les jeunes primo-votants âgés de 18 à 20 ans appartiennent à une génération née et socialisée à l’ère de l’Internet grand public. Différents sondages et études indiquent que les médias sociaux sont aujourd’hui leur principal moyen d’information, mais aussi leur principal support de participation politique. Cette communication propose d’éclairer les usages politiques et informationnels de cette population sur le numérique, en tenant compte de sa diversité sociologique. Nous avons pour cela mené une enquête multi-méthodes (questionnaire, entretiens et observation en ligne) dans différents publics de l’enseignement supérieur, socialement différenciés (E2C, BTS, AES, CPGE, IEP, etc.), montrant ainsi que les usages des médias sociaux diffèrent grandement selon les publics.

23.2.2022 – 14h à 17h
Cathrine Seidelin, postdoctorante à l’Université de Copenhague, “La transformation algorithmique de la bureaucratie”, à partir d’un article collectif publié dans Public Administration Review, disponible ici. Cette intervention sera discutée par Anne Bellon (UTC-CIS).
Rendez-vous à l’UTC Paris, 62 boulevard de Sébastopol à Paris ou en visioconférence.

2020/21

16.12.2020 – 14h à 17h (séance en visioconférence)
Ksenia Ermoshina (CNRS/CIS), “Apptivism” et démocratie. Le cas des applications citoyennes en Russie.
La discussion a été assurée par Bilel Benbouzid (LISIS/CIS) et Clément Mabi (UTC/Costech/CIS).
La dernière heure a été consacrée à un échange sur l’actualité du groupe de travail.

17.3.2021 – 14h à 17h (séance en visioconférence)
Jen Schradie (Sciences Po/CSO), autour de son ouvrage The Revolution That Wasn’t: How Digital Activism Favors Conservatives (Harvard University Press, 2019).
La discussion a été assurée par Sylvain Parasie (Sciences Po/médialab).
La dernière heure a été consacrée à un échange sur l’actualité du groupe de travail.

9.6.2021 – 14h à 17h (séance en visioconférence)
Richard Rogers, professeur à l’Université d’Amsterdam, a présenté en anglais ses travaux récents sur les réseaux sociaux alternatifs et les communautés d’extrême-droite en ligne, notamment autour de son article “Deplateforming: Following extreme Internet celebrities to Telegram and alternative social media”. Il a été discuté en anglais par Samuel Bouron (Dauphine/IRISSO).