L’interdisciplinarité dans les SHS. Enjeux épistémiques et politiques

Cette journée d’étude, organisée par Enka Blanchard (CNRS) et Fabrizio Li Vigni (Sciences Po Saint-Germain), dans le cadre du CIS et du projet Digitrust de l’Université de Lorraine, s’est déroulée le 30 novembre 2021.

Présentation

Certains voient la croissance de l’interdisciplinarité entre sciences sociales, sciences naturelles et sciences de l’ingénieur comme un fait important et positif. Pourtant, les conditions théoriques et pratiques dans lesquelles cette interdisciplinarité est menée ne sont pas toujours discutées ni négociées par les différent·es participant·es aux projets unissant plusieurs disciplines. Quel type de résultats sont produits par les équipes interdisciplinaires ? Quelles visions de la société, de l’esprit et de l’Histoire informent leurs pratiques scientifiques ? Quel est le point de vue normatif qui est véhiculé par leurs travaux de recherche ?

Ouverte à un public extérieur en ligne, cette journée d’étude réunit des chercheuses et chercheurs de nombreux domaines (sociologie, philosophie, physique, mathématiques, neurosciences) pour réfléchir aux conditions de possibilité d’une collaboration interdisciplinaire entre SHS et sciences naturelles et de l’ingénieur. Elle est structurée en trois temps. La matinée est dédiée à des travaux qui décrivent, expliquent et critiquent l’interdisciplinarité à partir de certains cas d’étude. Il s’agit d’interroger les origines historiques, les retombées philosophiques et les pratiques de certains projets interdisciplinaires. L’après-midi est dédiée à des travaux qui pratiquent l’interdisciplinarité et proposent des cadres pour la conduire de manière fructueuse. Il s’agit de restituer des exemples pratiques et, si ce n’est de proposer des lignes-guides, au moins d’indiquer des garde-fous et quelques principes. Les participant·es à ces deux premiers moments présenteront brièvement leurs points de vue en 20 minutes et seront interrogé·es pendant 5 minutes. Une table ronde clôt la journée pour permettre d’approfondir les points évoqués pendant la journée et pour tirer des conclusions collectives des deux premières sections. Les organisateur·rices indiqueront des points communs aux présentations et proposeront des pistes de discussion, tout en laissant la porte ouverte à d’autres sujets.

Programme

10h – Introduction par les organisateur·rices Enka Blanchard, chargée de recherche au CNRS et Fabrizio Li Vigni, enseignant-chercheur à Sciences Po Saint-Germain.

Première partie     

10h15 à 10h40 – Séverine Louvel. Les agendas de recherche biosociaux de l’épigénétique : une lecture critique.

10h40 à 11h05 – Julien Larregue. Les usages incontrôlés de la génétique.

11h05 – 11h30 – Sébastien Lemerle. Alliées ou alignées ? Les sciences sociales et l’impératif d’interdisciplinarité avec les sciences du cerveau.

11h30 à 11h45 – Pause café

11h45 à 12h10 – Fabrizio Li Vigni. « L’âge d’or des sciences sociales » ? Interdisciplinarité et « systèmes complexes » en géographie quantitative.

12h10 à 12h35 – Giuseppe Longo. Information et « détermination » en science de la vie.

12h35 à 14h – Déjeuner

Deuxième partie

14h à 14h25 – Djohar Sidhoum-Rahal. Droit, neurosciences et autonomie.

14h25 à 14h50 – Enka Blanchard. Géographie queer-crip, faire du quanti avec du quali.

14h50 à 15h15 – Pablo Jensen. La politique des modèles sociaux des physiciens.

15h15 à 15h35 – Pause café

15h35 à 16h – Floriana Gargiulo. ScientIA : une étude interdisciplinaire de l’interdisciplinarité de l’IA.

16h à 16h25 – Tommaso Venturini. Interdisciplinarité et asymétrie des disciplines : comment s’y prendre pour que les sciences sociales ne soient pas là juste pour cocher une case.

16h25 à 16h35 – Pause café

16h35 à 16h50 – Ksenia Ermoshina. Métrologie des réseaux et sciences sociales : nouvelles perspectives pour une étude des pratiques de contrôle de l’information.

17h à 18h30 – Table ronde. Points communs et pistes pour une interdisciplinarité fructueuse.