Présentation

Le numérique et les réseaux, l’Internet notamment, sont depuis des décennies des objets de recherche tant pour les sciences sociales que pour les sciences mathématiques, informatiques et de l’ingénieur. Le GDR Internet, IA et Société souhaite répondre au ​besoin de développer en France, comme cela a déjà été fait dans de nombreux pays du monde, une entité de recherche pluridisciplinaire structurée, mais souple, qui puisse fédérer les chercheurs travaillant sur des thèmes liés à l’Internet, et aux technologies numériques au sens large, et à leurs implications pour la société​.

Le GDR Internet, IA et Société se structure autour de trois grands thèmes

  1. Intelligence artificielle et SHS
  2. Politiques et régulation des réseaux
  3. Un Internet inclusif et durable

Il est attendu que la constitution d’un tel réseau national via les thématiques du GDR sera à même de stimuler l’interdisciplinarité entre SHS et sciences de l’information, et de produire des échanges riches et des collaborations fécondes. Les thématiques seront amenées à évoluer dans le cadre d’une définition participative des champs et questions de recherche au sein du domaine.

L’appellation ‘Internet et Société’ correspond à un label international qui désigne​ au sens très large les implications sociales, politiques, économiques et juridiques de l’ensemble des technologies de l’information et du numérique, les plateformes, réseaux et infrastructures en ligne, les dispositifs relevant de l’intelligence artificielle, des algorithmes, des dispositifs de surveillance, l’Internet des objets​. Ce label est destiné à accueillir les technologies émergentes et celles de demain, par exemple à l’occasion de la convergence entre les applications des villes dites intelligentes, des grandes masses de données publiques et privées ; voire, si le GDR le décide, d’autres sujets comme la cybersécurité ou les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives).

Le projet scientifique des centres de ce réseau Internet et Société (une centaine de par le monde) tient moins à la définition d’axes de recherche figés, qu’à une réinterprétation de l’héritage et du slogan du premier de ces centres, le Berkman Klein Center for Internet and Society de l’Université d’Harvard de “​scholarship with impact” ​(recherche à fort impact sur la société), insistant sur l’importance des questionnements touchant aux​ effets sociaux, politiques et juridiques du numérique et des technologies émergentes, ​qui au moment de la création de ce centre pionnier étaient désignées comme le ​cyberespace outre-Atlantique, ou les autoroutes de l’information en France, à l’influence réciproque entre ces technologies et la société​, et aux manières dont les usages et le politique peuvent se saisir des risques et des opportunités.

La feuille de route de ce réseau international est actuellement dédiée, après l’étude de la responsabilité des acteurs intermédiaires, à la définition d’une IA inclusive. Originellement portés par de petites équipes universitaires composées de juristes et de chercheurs en sciences sociales, ces centres ont rapidement accueilli les collègues d’autres horizons réfléchissant de manière ​interdisciplinaire​ aux effets de l’Internet (économistes, chercheurs en sciences de communication, informatique, sciences de l’ingénieur, sciences politiques, histoire, philosophie, etc.), tout en laissant une très grande place aux collègues issus de la ​société civile​ (journalistes, militants et membres d’associations, entrepreneurs, juges, députés, fonctionnaires ou régulateurs, artistes).

Les productions les plus visibles de ces centres ne sont pas tant des articles et des conférences scientifiques, que des études et ​recommandations destinées aux décideurs politiques​, des articles de ​médiation auprès du grand public​, des ​programmes de résidence et d’échange de chercheurs entre centres,​ et des séries de ​séminaires ouverts au public​ favorisant l’​émergence d’une communauté de recherche et de questionnements interdisciplinaires​.