Le numérique comme méthodes et terrains. Perspectives féministes (#NuMFem)

Affiche du colloque NuMFem

Ce colloque, organisé par Audrey Baneyx, Hélène Bourdeloie et Mélanie Lallet, dans le cadre du groupe de travail Genre et espace numérique du GDR Internet, IA et Société, s’est déroulé les 29 et 30 juin 2023, à Paris 17e, 59-61 rue Pouchet, et en visioconférence.

L’ambition de ce colloque international est d’interroger la façon dont le numérique, à la fois instrument, méthode, terrain et objet de recherche (Bourdeloie, 2013), renouvelle non seulement les méthodes et méthodologies des sciences sociales (Millette et al., 2020) mais également ébranle le « système » du genre partant de l’idée que la science et les techniques qui la sous-tendent ne sont pas pures. Le calcul qui préside n’est pas neutre et les quantités de données massives collectées ne sauraient être gage d’objectivité (Venturini et al., 2014). Ainsi, les méthodologies utilisées ont des « conséquences politiques » (Proulx, 2020). Or, un « regard politique et épistémique » (Ibid.) sur les méthodes et méthodologies éclaire les conditions de production, de collecte et d’analyse des données, autrement dit sur le caractère « impur » et situé de la connaissance (Harding, 1991). Interroger les méthodes et méthodologies depuis un positionnement féministe, c’est donc prêter une attention particulière aux biais qui président à la production et à l’interprétation des données, c’est faire de ces biais des ressources heuristiques et épistémiques en vue de produire une recherche plus « objective » (Ibid.).

Le numérique, non plus comme méthode ou outil mais comme environnement cette fois, trouble les frontières du genre. L’informatique, et aujourd’hui l’intelligence artificielle, dénoncée comme « nouvelle ingénierie du pouvoir » (Crawford, 2021) sont imprégnées de biais de genre infusés dans le corps social. Du design aux usages, les normes de genre circulent dans les productions, les traces, les discours et les pratiques. Il s’agit ainsi d’interroger les nouveaux défis que posent la statistique et les données massives au genre et à l’observation de ce rapport social. Les défis se posent effectivement en matière de méthode puisque le numérique ouvre des possibles. À la suite de travaux sur l’épistémologie féministe (Haraway, 2007 ; Harding, 1991), l’objectif de ces journées consiste ainsi à se demander si la recherche féministe1 peut enrichir les méthodes numériques (Hesse-Biber, 2012), favoriser des démarches plus inclusives, échapper aux biais de genre auxquelles s’exposent les méthodologies classiques, se soustraire à la binarité des dispositifs techniques et d’enquête, faire de l’identification de ces biais une source de réflexivité, rendre visible les paroles issues de minorités de genre et sexuelles dans le traitement des données. Enfin, dans une perspective critique, il s’agit aussi de se demander si, en réponse à la concentration opérée par les géants de l’internet, d’autres formes alternatives d’organisation sont possibles (Dulong de Rosnay et Musiani, 2020).

Programme

Jeudi 29 juin 2023

9h à 9h30 – Accueil café

9h30 à 9h45 – Mot de bienvenue

9h45 à 12h15 – Session « Ce que le numérique fait aux corps »
(2h30 ; 20 min de présentation + 10 min de questions)

  • Emma Melvyn (Université Lumière Lyon II) et Elisa Rossi (Université Lumière Lyon II)
    La représentation queer dans les applications de rencontre Tinder et HER
  • Axel Ravier (DySoLab, Université de Rouen et CEG, Université de Lausanne) et Andrea Zanotti (Irméccen, Université Sorbonne Nouvelle et CEG, Université de Lausanne)
    Les corps et les profils numériques de l’enquête online et offline. Script d’enquête et technologies de drague en ligne chez les gays
  • Phoebé Pigenet (CARISM, Université Panthéon Assas)
    Approche qualitative et analyse de réseau sur Twitter : « Bricolage méthodologique » pour saisir les enjeux de visibilité autour de la grosseur
  • Assia Wirth (LISN/IDHES, Université Paris Saclay)
    La fabrique des visages : situer le travail freelance dans la production de technologies d’analyse faciale
  • Discussion générale 20 min

12h15 à 13h30 – Buffet (1h15)

13h30 à 16h – Session « Biais de genre en question »
(2h30 ; 20 min de présentation + 10 min de questions)

  • Ange Richard (PACTE et LIG, Université Grenoble Alpes) (en distanciel sur Zoom)
    Utiliser des technologies biaisées pour examiner les biais sociaux ? Enjeux épistémologiques d’une approche computationnelle de la mesure des inégalités de genre
  • Mathilde Joncheray (LISST, Université Toulouse 2) et Delphine Montagne (Laboratoire TREE, Université de Pau)
    Wikipédia comme terrain de recherche : méthodes et enjeux pour mesurer les biais de genre
  • Camille Girard-Chanudet (CEMS, EHESS)
    L’annotation des données d’entraînement d’une IA, un « métier de femme » ?
  • Yann Bruna (Sophiapol, Université Paris Nanterre)
    Les pratiques de géolocalisation sociale à l’adolescence, entre rapports de pouvoir et vulnérabilités genrées
  • Discussion générale 20 min

16h à 16h30 – Pause café

16h30 à 18h – Conférence invitée (en anglais, en distanciel via Zoom)

  • Carrie Rentschler (Institute for Gender, Sexuality & Feminist Studies, Université McGill)
    Write it Down! The Work that Templates Do in Making Feminist Media

18h à 19h – Cocktail

Vendredi 30 juin 2023

8h45 à 9h15 – Accueil café

9h15 à 11h15 – Session « Une pluralité de féminismes en ligne »
(2h ; 20 min de présentation + 10 min de questions)

  • Yael Armangau (LISST/CERS, Université Toulouse 2) (en distanciel sur Zoom)
    Mener une recherche doctorale (trans)féministe en terrain numérique : naviguer entre méthodes mixtes et enjeux éthiques
  • Camille Riou (Università per i stranieri Dante Alighieri, en séjour de visite au LabSIC)
    L’analyse du compte twitter de Marlène Schiappa, le féminisme institutionnel en ligne après #MeToo
  • Irène Despontin Lefèvre (CARISM, Université Panthéon Assas et CEMTI, Université Paris 8)
    Retour sur une immersion en/hors ligne de longue durée en terrain féministe
  • Discussion générale 20 min

11h15 à 11h30 – Pause

11h30 à 13h30 – Session « Instagram comme objet d’études féministes »
(2h ; 20 min de présentation + 10 min de questions)

  • Tiago Joseph (Multiples, Université de Gand)
    Identités féministes sur Instagram : essai de typologie
  • Raquel De Barros Pinto Miguel (NUGEMS Université, Federal de Santa Catarina et CARISM, Université Panthéon Assas), Marina Borges Gonçalves (NUGEMS, Université Federal de Santa Catarina) et Gilmara Joanol Arndt (NUGEMS, Université Federal de Santa Catarina)
    « Coach en séduction » : une analyse des profils brésiliens sur Instagram
  • Raquel De Barros Pinto Miguel (NUGEMS, Université Federal de Santa Catarina et CARISM, Université Panthéon Assas)
    Psychologie en ligne : réflexions sur l’utilisation d’Instagram à des fins professionnelles au Brésil
  • Discussion générale 20 min

13h30 à 14h15 – Buffet

14h15 à 16h45 – Session « Ce que le féminisme fait à la méthodologie »
(2h30 ; 20 min de présentation + 10 min de questions)

  • Pascale Dangoisse (Labo de données en sciences humaines, Université d’Ottawa), Constance Crompton (Labo de données en sciences humaines, Université d’Ottawa) et Michelle Schwartz (Library Collaboratory, Toronto Metropolitan University) (en distanciel sur Zoom)
    Pratiques subversives féministes et méthodes numériques : des apports positifs
  • Jordan Fraser Emery (LLSETI, Université Savoie Mont Blanc et LAPA, Universidade de São Paulo) et Jacques Ibanez-Bueno (LLSETI, Université Savoie Mont Blanc, en délégation CNRS au Centre Norbert Elias) (en distanciel sur Zoom)
    Entrelacer les statuts en ligne/hors ligne : réflexions et réflexivité sur une démarche ethnographique multi-site
  • Kostia Lennes (LAMC, Université Libre de Bruxelles et ICT, Université Paris Cité)
    De l’objet à la méthode : ambiguïtés, intimité et séduction sur une plateforme numérique d’escorting masculin
  • Sophie-Hélène Trigeaud (SEARCH, Université de Strasbourg)
    Les terrains en ligne sur la participation civile des femmes en temps de crise : quels enjeux méthodologiques et épistémologiques pour la socio-anthropologie ?
  • Discussion générale 20 min

16h45 à 17h15 – Pause café

17h15 à 18h – Clôture

Objectifs

  • Faire état de l’effervescence récente de la production scientifique dans ce domaine ; les méthodes numériques suscitant un intérêt considérable, notamment dans le champ des humanités numériques féministes (Feminist Digital Humanities) en plein foisonnement (Losh, Wernimont, 2018 ; Luka, Millette, 2018 ; Mendes et al., 2019).
  • Permettre une contribution novatrice et innovante de ce champ dans le monde francophone.
  • Sur la base d’une sélection à partir des communications retenues, coordonner un dossier sur les méthodes numériques et les féminismes dans une revue scientifique.

Axes

Axe 1. Méthodes mixtes, interdisciplinaires et articulation « en ligne/hors ligne »

Cet axe de l’appel place la focale sur les travaux qui articulent plusieurs méthodes, disciplines et niveaux d’analyse, dans le cadre d’une perspective féministe appliquée au numérique.

En premier lieu, nous souhaitons mettre en discussion la pertinence de l’usage des méthodes mixtes, qui articulent des éléments empruntés aux approches quantitatives et qualitatives. Sont attendues ici les propositions présentant des considérations méthodologiques ou la construction de terrains qui dépassent ce traditionnel clivage entre le qualitatif et le quantitatif. Sont également bienvenues les approches épistémologiques visant à cerner les contours, les apports et les limites des méthodes mixtes aux études féministes du numérique. À titre d’exemple, nous pouvons citer l’utilisation de l’analyse de réseaux dans le but d’obtenir un corpus ciblé dont la taille ne constitue plus un obstacle à l’étude qualitative, utilisée par Julien Mésangeau et Céline Morin dans leur analyse de l’activité sociale de la manosphère sur YouTube (Mésangeau et Morin, 2021). La constitution d’un corpus de tweets avec l’appui de l’informatique, couplée à l’étude de la circulation des images et une approche sémiotique mobilisée par Virginie Julliard pour étudier la structuration de la mobilisation anti-genre sur Twitter, constitue un autre exemple de combinaison possible (Julliard, 2022). Les enjeux liés à l’inter- et à la pluridisciplinarité des méthodes mobilisées pourront également être problématisés. Les études sur le genre comme l’analyse des médias numériques se déploient dans un contexte d’interdisciplinarité forte au sein des sciences sociales. Cet axe pourra accueillir tant les propositions qui abordent des recherches menées en contexte inter- ou pluridisciplinaire que les réflexions sur la façon dont les divisions disciplinaires impactent la compréhension des phénomènes étudiés. La confrontation des modèles et leur discussion pourra également avoir pour objectif d’en cerner les points aveugles. Dans sa thèse en informatique, Nick Doty (2020) s’appuie ainsi sur une approche interdisciplinaire couplant un travail ethnographique à l’usage de méthodes statistiques et informaticiennes, pour aborder la question des inégalités de genre (parmi d’autres) dans la participation au développement des standards d’Internet affectant la vie privée.

Enfin, les propositions pourront aborder l’articulation entre les méthodes numériques et « hors ligne » pour appréhender des phénomènes en ligne2. L’objectif est ici de mettre en avant les travaux qui mobilisent en parallèle d’un terrain numérique des méthodes d’enquête en sciences sociales privilégiant le face à face (tels que l’entretien approfondi, l’observation in situ, l’observation d’usage, les focus groups etc.). Nous espérons ainsi dépasser l’opposition de sens commun entre les pratiques numériques et la « vie réelle », tout en réfléchissant à la façon dont les phénomènes en ligne observés prennent sens dans le cadre d’une réalité sociale plus large. Par exemple, une démarche d’enquête possible pour cerner les espaces en ligne pertinents à étudier afin de comprendre les usages d’une communauté consiste à partir des pratiques décrites par les enquêté⸱e⸱s rencontré⸱e⸱s dans différents cercles de sociabilité sur le terrain (réseau d’interconnaissance, associations, etc.). C’est le choix qui avait été effectué par Lucie Delias et Mélanie Lallet dans leur étude des pratiques d’information en ligne autour des transidentités (Lallet & Delias, 2018 ; Delias & Lallet, 2019). Dans sa thèse sur les conditions de production et de circulation des discours « en/hors ligne » produits par le mouvement #NousToutes, qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles, Irène Despontin Lefèvre (2022) articule également l’observation en ligne des plateformes numériques utilisées par le collectif à une démarche ethnographique mêlant observations in situ et entretiens.

Quel que soit l’angle choisi, les auteur⸱e⸱s sont particulièrement encouragé⸱e⸱s à mettre en œuvre une démarche réflexive, interrogeant l’intérêt des articulations proposées ainsi que des modes de collecte et d’analyse des données mis au point pour correspondre à leurs objectifs de recherche.

Axe 2. Quel apport de l’épistémologie féministe aux méthodes numériques ?

Les sciences humaines et sociales se sont interrogées sur le féminisme comme épistémologie, méthodologie ou méthode. Les débats ont porté sur la façon dont le féminisme pouvait défier les méthodologies traditionnelles et sur l’éventuelle spécificité des méthodes d’enquête féministes (Harding, 1987). Si Sandra Harding a reconnu qu’il n’existait pas de méthodes « distinctement féministes », elle a néanmoins accordé que la recherche féministe recueillait son matériau dans des conditions spécifiques. Comme l’écrit Isabelle Clair (2016) à propos du rapport au terrain, la « nature des interactions qui se développent au cours d’une enquête ainsi que la transformation par l’enquêteur de la vie des autres en terrain (…) posent de nombreux problèmes qui rencontrent de façon singulière la promotion d’une science féministe » (Clair, 2016, p. 70). Ce regard caractéristique du féminisme a conduit plusieurs auteur·e·s à considérer qu’en mettant l’accent sur le politique, la recherche féministe enrichissait les approches méthodologiques classiques et leurs méthodes (Hesse-Biber, 2012 ; DeVault & Gross, 2012 ; Reinharz & Kulick, 2007 ; Bobo, 1989 ; hooks, 1992), tout comme elle favorisait des démarches plus inclusives (Hesse-Biber & Piatelli, 2012, p. 145 ; Chandrashekar, 2020).

Le numérique, à la fois instrument, méthode, terrain et objet de recherche (Bourdeloie, 2013), a renouvelé les méthodes et méthodologies des sciences sociales (Millette et al., 2020). Inspirés de la théorie du positionnement, des travaux se sont interrogés pour savoir si celle-ci pouvait être mobilisée, sur un plan méthodologique, pour la recherche sur les médias socionumériques (Luka et Millette, 2018) ; et dans quelle mesure il était là possible d’adopter une éthique du care. Les travaux de Jaércio Da Silva (2020), proposent ainsi d’étudier le déploiement des mouvements intersectionnels et apparentés sur la toile (tels que l’afroféminisme) comme terrain.

L’enjeu de cet axe consiste à mettre l’accent sur les spécificités en matière de démarche, méthodologie et méthode que posent les recherches féministes, intersectionnelles et de genre. Plus qu’une catégorie, un observable ou un outil de la subjectivité, le genre ne pourrait-il pas aussi constituer une démarche, méthode ou méthodologie pour observer les genres et les sexualités multiples ? Dans quelle mesure les déplacements des frontières du genre observées modifient-ils les méthodes et les façons de rechercher et vice et versa ? Dans quelle mesure les recherches féministes mobilisent-elles des méthodes spécifiques pour observer les mécanismes de différenciation, catégorisation et hiérarchisation sociales ? Et surtout dans quelle mesure le numérique peut-il constituer une méthode  permettant de déployer une éthique féministe ?

Axe 3. Quels défis posent les données massives au genre ?

Le numérique, ainsi que les nouvelles dynamiques de production, de collecte et d’analyse des données dites massives posent de nouveaux défis au genre (Luka et Millette, 2018). Le genre devient problématique quand il est utilisé comme outil de mesure et confondu avec la notion de sexe (Cervulle & Quemener, 2014). Si, pendant longtemps, la sociologie quantitative n’a su que prendre appui sur l’enregistrement officiel du « sexe » de l’individu·e (de Singly, 2012) et se limiter à collecter et analyser des données sexospécifiques, de plus en plus d’enquêtes déploient de nouveaux dispositifs pour relever des défis plus en adéquation avec des réalités complexes et individuelles. Toutefois, sur un plan méthodologique, est-il possible, en termes statistiques, d’observer ce rapport social, de concevoir de nouveaux indicateurs et de nouvelles descriptions ? L’enjeu de cet axe est d’interroger comment – et dans quelle mesure – les données massives et quali-quantitatives permettent d’investiguer les questions liées au genre. Comment construire des données et des outils de qualité, sensibles au genre, et échappant au modèle binaire ? Comment penser les logiques de groupe et les particularités ? Pour dépasser la question de la représentativité et s’attaquer aux questions d’inclusivité des données et des modèles notamment statistiques, il faut concevoir une politique des données adéquate et retravailler les notions de transparence, d’accessibilité et d’éthique. Comment relever ce défi ? Si la disponibilité et l’accessibilité des données augmentent, il importe également de promouvoir l’utilisation des données existantes dans le but d’approfondir et de diversifier les analyses des questions de genre. Ces efforts doivent être soutenus par des initiatives visant à faire mieux connaître les données sur le genre, tant auprès des personnels de recherche que des responsables publics et de la population en général, de sorte à améliorer la compréhension et l’utilisation de ces données.

Enfin, existe-t-il des tentatives pour renouveler les méthodes de collecte et d’analyse de données liées aux questions de recherche posées par les études de genre et afin de mieux saisir l’imbrication des rapports sociaux ? C’est, par exemple, ce que proposait la démarche de l’enquête « Violences et rapports de genre » (Virage) conduite en France par l’Institut national des études démographiques (Ined, 2017 ; Brown et al., 2021), qui « a institué les fondements d’une méthodologie qui repose sur l’absence de référence aux catégories juridiques dans les questions posées aux personnes enquêtées ».

Notes

1 Sur l’articulation « en ligne »/« hors ligne », voir aussi Hoang, Mahéo, Mellot, Pasquer-Jeanne et Theviot, 2021.

2 Ce questionnement fait déjà écho à une l’intervention de Gloria González Fuster (LSTS, Vrije Universiteit Brussel), « Vers une théorie féministe du droit à la protection des données à caractère personnel ? » (20.10.21), journées du Centre Internet et Société.

Informations concernant la soumission des propositions

Date limite

Les propositions doivent être envoyées par courriel au plus tard le 3 février 2023 à proposition@numfem2023.fr.

Format

  • Le fichier sera envoyé en format .doc ou .odt et intitulé NuMFem2023_NOM_Prénom_TitreDeLaCommunication.
  • Ce document contiendra les éléments suivants : noms, prénoms, courriels, affiliations/institutions de rattachement, titre de la communication, résumé de la communication (500 mots plus une dizaine de références citées).
  • À la suite du colloque, les auteur·ice·s intéressé·e·s pourront soumettre un article issu de leur communication à des fins de publication dans un dossier de revue (en cours de discussion).

Les réponses aux propositions de communication seront envoyées, par courriel, le 3 mars 2023.

Dates du colloque : 29 et 30 juin 2023
Lieu du colloque : 59-61 rue Pouchet, 75017 Paris, France. Accès | Plan
Colloque en format hybride

Comité d’organisation

Pour toute question, vous pouvez joindre le comité d’organisation à contact@numfem2023.fr.

Comité scientifique

  • Lucie Delias, LERASS, Université Paul Valéry
  • Marc Jahjah, LAMo, Université de Nantes
  • Ariane Bénoliel, Carism, Université Paris-Panthéon-Assas
  • Thibaut Grison, CELSA Paris Sorbonne, GRIPIC
  • Francesca Musiani, Centre Internet et Société, CNRS
  • Cécile Méadel, Carism, Université Paris-Panthéon-Assas
  • Ksenia Ermoshina, Centre Internet et Société, CNRS
  • Laurence Larochelle, Irméccen, Université Polytechnique Hauts-de-France
  • Jaércio Da Silva, Carism, Université Paris-Panthéon-Assas

Références citées

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Bourdeloie, H. (2013). « Ce que le numérique fait aux sciences humaines et sociales. Épistémologie, méthodes et outils en questions », tic&société, 7(2). Texte intégral

Brown, E., Debauche, A., Hamel, C. & Mazuy, M. (2021). Violences et rapports de genre. Enquête sur les violences de genre en France, Ined.

Cervulle, M. & Quemener, N. (2014). « Genre, race et médias : divergences et convergences méthodologiques dans les sciences de l’information et de la communication », in Bourdeloie, H. & Douyère, D. (dir.). Méthodes de recherche sur l’information et la communication. Regards croisés, Mare & Martin, 79-98.

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